Appel solennel FCPE

Publié le par fcpe89

 

 

Mesdames et messieurs les député(e)s,

Mesdames et messieurs les sénateur(-trice)s,

 

 

Nous parents de la FCPE, principale fédération forte de 1 600 000 voix aux élections, tenons en ce mois de juin 2008 à vous alerter solennellement sur les milliers de suppressions de postes d’enseignants annoncées pour les prochaines années ainsi que sur les réformes engagées dans l’enseignement primaire.

 

Nous vous appelons en effet à ouvrir les yeux, à ne plus rester silencieux et à réagir fermement sur les très lourdes conséquences pour notre système éducatif des mesures prises par le gouvernement.

 

Après avoir fait voter la suppression de 11 200 postes, le gouvernement vise plus haut. 85 000, nous dit-on. Après avoir laissé penser que 11 200 postes n’étaient qu’une broutille, comment le gouvernement va-t-il pouvoir défendre cette baisse de 10% des moyens de l’école ? L’Education ne serait-elle plus la priorité de la nation ?

 

Longtemps premier budget de notre pays, l’Ecole est affectée plus globalement du fait de la baisse de la Dépense Intérieure d’Education : de 7,6% du PIB en 1995, elle n’a cessé de décroître pour passer, depuis 2006, sous les 6,8%.

 

Dans le même temps, le nombre de titulaires du baccalauréat stagne, l’ascenseur social est en panne, la France ne relève pas les défis de l’économie de la connaissance.

 

Faut-il être de mauvaise foi pour relever cette concomitance et y chercher une corrélation ?

 

Mais, non content de ne pas remplacer un enseignant sur deux qui part à la retraite, le gouvernement s’attaque à une des institutions fondamentales de notre République : l’école primaire.

 

Programmes, horaires, organisation, formation des maîtres, tout est mis « sens dessus dessous ».

 

Le ministre a-t-il été convaincu par ceux qui, méprisant élèves, parents et enseignants déclarent que « l’école fabrique des crétins », au mépris de ce qui se passe en classe ?

…/…

Les programmes : des sommes de techniques, parfois ardues, répétées et ajoutées comme pour « mettre au pas », grâce aussi au retour de la morale, les élèves, graines de délinquants.

 

Les horaires, le point le plus lourd de conséquence certainement : deux heures hebdomadaires de classe en moins sans aucune approche pédagogique nouvelle !

 

L’organisation scolaire : la semaine de quatre jours devient la norme, la pire organisation selon tous les chercheurs, chronobiologistes et chronopsychologues !

 

Les sciences, sciences humaines et pratiques artistiques reléguées à l’extérieur de l’Ecole, vu le peu de temps qui leur est laissé.

 

La difficulté des élèves non traitée !

 

En effet, si prompt à supprimer le samedi matin, le ministère n’a encore donné aucune instruction officielle sur l’aide aux enfants en difficulté mais il laisse croire qu’il serait possible d’ajouter aux six heures d’école quotidiennes, sans les dégoûter définitivement, des heures de soutien à ceux qui peinent déjà.

 

Les programmes de 2002, même s’ils n’étaient pas parfaits, avaient été élaborés lors d’une large concertation.

 

Ceux-ci, confectionnés en trois semaines sont imposés à toute la communauté éducative (vote négatif à la quasi-unanimité du conseil supérieur de l’éducation). Et comme pour en finir, le gouvernement s’apprête à supprimer la formation professionnelle des enseignants, à réduire leur apprentissage de la pédagogie, de la psychologie de l’enfant. 

 

Enfin avec le service minimum d’accueil, on tente de faire passer une garderie pour de l’Ecole et on essaie subtilement de faire disparaître le droit au remplacement des enseignants par un droit de garde (article 2 du projet de loi).

 

Non, décidément il n’est pas possible de laisser faire, de permettre cette catastrophe programmée, ce gâchis de générations entières !

 

C’est pourquoi, avec toutes ces voix – parents, enseignants, inspecteurs, associations éducatives complémentaires de l’école et mouvements pédagogiques- qui s’élèvent, nous en appelons à la représentation nationale.

 

 

 

 

 

 

 

Le Président,

Jean-Jacques HAZAN

 

 

 

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